Un sol, mais pas seulement
La chape constitue ici le sol fini du bâtiment, ce pour quoi elle n’est pas normalement faite. Elle devra avoir une dureté suffisante et un aspect esthétique final soigné. Et puisqu’elle assure l’émission de chaleur et de fraîcheur, elle doit avoir une bonne conductivité thermique. L’apport en inertie pour le confort d’été fait également partie de ses fonctions.
Un sol fini « brut »
La chape sert habituellement de support à un revêtement standard (carrelage, parquet, sol souple…). Donc l’utilisation de la chape en sol fini est une réalisation « hors normes », expérimentée dans notre bâtiment. Cet usage implique un objectif de dureté supérieur à la norme d’une chape standard et un travail spécial sur le rendu esthétique final.
Le choix d’un mortier d’anhydrite a été retenu pour sa dureté supérieure à celle d’un mortier de ciment et pour sa couleur naturelle beige gris. Le revêtement est ici remplacé par une solution minimaliste :
- Un ponçage, pour nettoyer et harmoniser au mieux le rendu de surface, faire apparaitre un peu l’agrégat et favoriser l’aspect technique du sol.
- Un traitement par une huile minérale, pour saturer le support et en protéger la surface (action anti-tache). L’huile minérale choisie est issue de procédés écologiques et faiblement émettrice de polluants internes.
D’un point de vue esthétique, cette finition a un aspect brut et technique, avec une dimension « industrielle » forte et un rendu authentique du minéral et de sa composition naturelle.
L’émetteur de chaleur et de froid
La bonne performance du sol chauffant est assurée par les caractéristiques intrinsèques de la chape :
- sa fluidité exceptionnelle permet un enrobage optimal des réseaux chauffants, l’absence de vide dans le mortier augmente la conductivité par rapport à un mortier traditionnel non liquide,
- sa nature minérale particulière (anhydrite), très conductrice de la chaleur, améliore la diffusion de la chaleur ou de la fraîcheur.
Recouvrant toute la surface des pièces, ce mode d’émission privilégie le rayonnement et nécessite une température d’émission plus basse : il est plus confortable pour les usagers et plus économe, car favorable au fonctionnement de la PAC à un rendement élevé. En mode froid, le recours au plancher permet de valoriser la ressource issue des forages géothermiques sans fonctionnement de la PAC.
Une recette minérale
Le mortier utilise comme liant l’anhydrite, ou sulfate de calcium, qui fait partie de la même famille que le plâtre et vient du gypse. C’est un matériaux plus naturel et moins énergivore que le ciment, issu des filières de valorisation de matériaux recyclés.
Mais ce liant ne représente « que » 15.9 tonnes du total de 59.5 tonnes qui sont appliquées, la majeure partie du mortier étant constituée par l’agrégat : un sable de moins de 4 mm qui donne son corps au sol et son aspect brut après ponçage.
Une mise en œuvre technique
La chape liquide implique une applicabilité différente : plus rapide et demandant moins de personnel que s’il fallait dresser à la main, à la règle, à quatre patte, comme à l’ancienne, les presque 60 tonnes. Le chantier est ainsi plus vite libéré pour les intervenants suivants.
Il y a toutefois des contraintes spécifiques au mortier liquide, elles tiennent surtout au fait que le produit, étant liquide, doit pouvoir être rempli sans fuir, alors que le sol est souvent un « gruyère » pour relier les diverses structures et réseaux du bâtiment. Il faut donc rendre le support étanche à la chape et même l’arrêter pour la mouler là où elle doit s’arrêter (escalier et autres passages).
Merci à l’entreprise Philochape pour sa participation à la rédaction de cette page !