Comme la paille, l’utilisation de la terre dans la construction a un impact environnemental minime. En enduit extérieur, elle lui procure une protection durable vis-à-vis des intempéries.
Ses caractéristiques hygrothermiques en font également un excellent allié de la construction paille :
en intérieur, elle apporte l’inertie qui pourrait autrement faire défaut,
en extérieur, sa bonne perméabilité à la diffusion de la vapeur d’eau facilite la respiration du mur et évite les condensations dans le ballot de paille
Le mélange Jolie Terre
L’entreprise Jolie Terre met en œuvre sur notre bâtiment un mélange de sa conception, fabriqué à partir de terre extraite d’une carrière près d’Uzès, à une centaine de kilomètres du chantier. Sa composition : sable, argile et fibres végétales (essentiellement paille) a été étudiée pour répondre aux besoins de protection durable de la paille et de facilité de mise en œuvre. Dans le cas de Jolie Terre, le procédé utilisé est la projection qui rend la mise en œuvre économe en temps et en main d’œuvre.
Au total, 36 tonnes de ce mélange auront été utilisées sur le bâtiment.
Enduit extérieur
L’enduit extérieur est réalisé en 3 passes :
la première passe a une épaisseur de 3 cm. Déposée sur la paille, support souple et irrégulier, elle constitue un support rigide et relativement plan pour les suivantes.
la seconde couche d’un centimètre environ, améliore encore la planéité et rebouche les fissures de la première.
la couche de finition, d’un centimètre également, est la seule utilisant un mélange différent, non fibré et éventuellement pigmenté. Elle constitue la couche la plus dure pour une protection maximale.
Enduit intérieur
La majorité des murs périphériques est enduit du même mélange côté intérieur. Une toile de verre est utilisée pour favoriser l’accrochage à la plaque OSB constituant la face intérieur du caisson contenant la paille.
Cet enduit est réalisé en deux passes, corps d’enduit et finition pour une épaisseur totale de 2 cm.
Murs intérieur en torchis
Afin que chaque bureau dispose ainsi d’au moins une cloison à forte inertie, un compromis entre inertie et coût a amené a retenir une cloison sur deux terre/paille.
Ces cloisons sont conçues selon la méthode du torchis à l’ancienne : un lattis auto-porté en pin des Cévennes supporte le mélange terre-paille. La cloison a une épaisseur totale de 8 cm. Pour assurer l’isolement acoustique, elle est composée de deux épaisseur de torchis de 3 cm séparés par un isolant de 2 cm en laine de bois.
La fin de la mise en œuvre de l’ossature bois extérieure a ouvert la voie à la pose des bottes de paille. Les bottes de paille de 37 cm d’épaisseur viennent s’encastrer dans les caissons prévus à cet effet.
Devant les montants d’ossature, une fibre de bois rigide chevillée vient couper le pont thermique de l’ossature et assurer une continuité fibreuse qui évitera la fissuration de l’enduit.
La structure métallique des coursives extérieures a également été posée, elle donne un aperçu de la volumétrie global du bâtiment.
L’impact environnemental de la fabrication des matériaux de construction et de leur traitement en fin de vie est rarement évaluée et ne fait encore l’objet d’aucune contrainte réglementaire. Pourtant, tout comme l’utilisation du bâtiment, ces étapes occasionnent des consommations d’énergie (l’énergie grise), d’eau, l’épuisement des ressources naturelles et diverses pollutions.
L’analyse du cycle de vie du bâtiment, de sa construction à sa fin de vie, montre bien que la contribution des matériaux est importante, d’autant plus que les consommations énergétiques pendant l’utilisation auront déjà été optimisées.
Pour limiter ces impacts, notre bâtiment privilégie les matériaux bio-sourcés, peu transformés et recyclables en fin de vie :
La conception d’un bâtiment est dite “bioclimatique” quand elle tire un profit maximum des conditions environnementales pour assurer le confort des occupants.
Dans le cas de notre bâtiment, il faut composer avec le climat méditerranéen : étés chauds, hivers doux, ensoleillement conséquent, vent du nord très fréquent, pour assurer le confort d’un ensemble de bureaux et d’une salle de formation occupés en journée, avec des apports internes liés à l’informatique pouvant être importants.
En hiver : capter le soleil et limiter les déperditions
En climat méditerranéen pour des bureaux, les besoins de chauffage ne sont clairement pas le principal problème, ils sont cependant réduits à leur minimum :
La forme générale du bâtiment est simple et compacte, pour limiter les surfaces déperditives.
L’orientation nord/sud favorise les apports solaires au sud dans les bureaux.
La contrainte principale est bien le comportement estival, l’enveloppe limite les surchauffes en adoptant les principes suivants :
Le bâtiment est équipé de protections solaires fixes et mobiles bloquant le rayonnement solaire direct en été tout en permettant les apports solaires en hiver.
La forme générale du bâtiment est simple, compacte et sans décrochés, pour limiter les surfaces déperditives et simplifier la construction.
L’orientation nord/sud permet de disposer judicieusement les locaux par rapport à leur orientation :
la majorité des locaux à occupation continue est au sud : quasi-totalité des bureaux et espace cuisine-repas,
les locaux de service sont au nord en position d’espace tampon : sanitaires, serveur et stockages divers,
la salle de formation est au rez-de-chaussée pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite. Son exposition nord la protège du rayonnement solaire direct tout en lui garantissant une lumière naturelle confortable,
les locaux techniques sont en position centrale pour optimiser la distribution des fluides, notamment l’air pour la ventilation double-flux.
Plan du rez-de-chaussée
Plan de l’étage
Une enveloppe sur-isolée
Les niveaux d’isolation sont importants, combinés à une parfaite étanchéité à l’air et à de forts apports solaires, ils réduisent drastiquement les besoins de chauffage.
L’ossature bois permet de supprimer la majorité des ponts thermiques, l’épaisseur de paille étant conservée dans la plupart des cas. Le seul pont thermique à traiter ce situe à la liaison entre le mur extérieur et le plancher bas. Dans ce cas, une isolation périphérique complémentaire est mise en œuvre le long du soubassement.
Pendant quelques semaines, le chantier est à l’arrêt à Fabrègues. L’essentiel du travail de réalisation de l’ossature bois a en effet lieu dans les ateliers de la société Sud Est Charpentes, à Cléon d’Andran dans la Drôme. Du tronc au panneau de toiture, récit de la visite des ateliers de l’entreprise.
La paille est l’élément isolant des murs périphériques et de la toiture.
Mise en œuvre
Les ballots de paille ont été enfermés dans les caissons de toiture en atelier pour les caissons de toiture.
Ils ont été mis en œuvre sur chantier pour les murs.
Détails de pose
Devant les montants d’ossature, une fibre de bois rigide chevillée vient couper le pont thermique de l’ossature et assurer une continuité fibreuse qui évitera la fissuration de l’enduit.
Un soin particulier a été apporté aux liaisons des murs extérieurs avec la toiture, le plancher intermédiaire, le plancher bas et les menuiseries. Quand cela est nécessaire, de la laine de bois vient remplir les espaces à combler entres les éléments d’ossature pour assurer une continuité isolante.
Le détail de ces liaisons est illustré à la page Minimiser les besoins de chauffage.
D’habitude, c’est une pierre que l’on pose en premier. Comment faire, alors, pour un bâtiment en ossature-bois et en paille, et qui n’a aucune pierre ?
La parade fut vite trouvée ; c’est une première botte de paille dans son caisson en bois qui fut posée à l’occasion de l’inauguration de l’Ecoparc de Fabrègues, en présence de André Vézinhet, Président du Conseil Général de l’Hérault et Président d’Hérault Aménagement – Territoire34, Christian Assaf, député de la 8ème circonscription de l’Hérault, Jacques Martinier, Maire de Fabrègues et Pierre Guiraud, Vice-président du Conseil Général de l’Hérault, tous attentifs aux explications du gérant d’IZUBA énergies.
Remis à Renaud Mikolášek, gérant d'Izuba, le 5 novembre dernier à l’occasion du salon Le Mondial du bâtiment, ce prix a été décerné par un jury de professionnels reconnus.
En attendant des cieux plus cléments, l'entreprise Jolie Terre intervient côté intérieur avec l'édification du mur de briques de terre crue et l'enduit intérieur.